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Compte-rendu écrit le 7 avril, de retour des dégustations Primeurs à Bordeaux
Il faut se rendre à l'évidence : les Bordelais sont vernis. Le millésime 2010, 
dégusté cette semaine à Bordeaux alors que les vins sont en cours d'élevage et ne seront pas mis en bouteilles avant mi 2012, apparaît comme très grand après un magnifique millésime 2009.
Ce qui fait la particularité de 2010, c'est que c'est un millésime de superlatifs mais finalement bien équilibré : plus d'acidité, plus de tannins, plus de richesse alcoolique. En tout cas, c'est certain, déguster ces 2010 laisse entrevoir plein de promesses (d'évolution, de garde) mais qu'est-ce que c'était dur à déguster ! Les vins aujourd'hui sont tanniques, charpentés et laisse des dents et des gencives plus que jamais noires...
Après toutes ces précautions d'usage qui expliquent la difficulté de conclure trop tôt sur la qualité des vins, risquons nous à donner quelques tendances très générales : parmi les appellations qui nous ont semblé réussies et homogènes Pessac-Léognan, Margaux (une fois n'est pas coutume car Margaux avait souffert ces dernières années), St Julien (comme d'habitude) et Pomerol. En revanche, beaucoup de questions sur St Emilion. Il y a certes de belles réussites mais c'est l'appellation qui semble la plus hétérogène.
Un petit mot de 2011 pour terminer : les vignes de Merlot ont déjà débourré (feuilles naissantes sur la photo) 15 jours en avance par rapport à l'année dernière. Quant au Cabernet, plus tardif, il attend sagement que les températures montent encore un peu.
Petite mise à jour du 21 juin 2011 après discussion avec Pauline Vauthier du Château Ausone : la précocité est telle cette année (pour les 2011 donc) que les vignes de Merlot du Château Moulin St Georges (autre propriété de son père) devraient être vendangées autour du 20 août, un record !
Le terme primeur désigne un mode particulier de vente à terme des vins de la dernière vendange qui sont en cours d’élevage. C'est à l'origine une spécificité bordelaise, datant du XVIIIème siècle, qui s'est étendue à d'autres vignobles dont la Bourgogne.
Surtout, ne pas confondre ventes en primeurs avec vins primeurs tels le Beaujolais Nouveau, destinés au contraire à une mise sur le marché rapide.
Les ventes en primeur consistent à acheter à l'avance un vin qui n'est pas encore mis en bouteille, donc en cours d'élevage. L'intérêt est de s'assurer l'accès à des crus très demandés ou payer moins cher des vins qui, normalement, seront vendus à la hausse, une fois embouteillés. Enfin, cela permet de constituer sa cave en retenant des vins qui seront livrés plus tard, dans un an ou dix-huit mois.
Agenda des ventes en primeurs
- Début avril, les viticulteurs invitent les professionnels et journalistes à déguster le dernier millésime
- En avril/mai, les journalistes spécialisés publient leurs commentaires de dégustations accompagnés de leurs notations. Les propriétaires proposent leur prix et mettent en vente leurs vins
- De mi-mai à fin juin, les négociants de la place de Bordeaux achètent "ces vins virtuels" à un prix inférieur à celui qui sera pratiqué après la mise en bouteille et bénéficient ainsi d’une partie de la récolte des crus qu’ils ont l’habitude de commercialiser.
Ces vins seront ensuite à la disposition de leurs acheteurs français ou étrangers
Ainsi, les grossistes comme Oenolis peuvent acquérir des crus aux prix les plus bas du marché et obtenir les volumes dont ils auront besoin dans le futur
- Fin juin, la plupart des châteaux qui pratiquent la vente en primeur ont mis leur production sur le marché
- Dix-huit mois plus tard, les bouteilles sont livrées aux acheteurs. Nous avons ainsi livré les Primeurs 2008 en février 2011
La quatrième vente aux enchères au profit de VML (Vaincre les Maladies Lysosomales, maladie orpheline touchant principalement les enfants) a été un gros succès ce mardi 29 mars 2011. Organisée par le Rotary Paris Porte d'Orléans et animée par Jean-Marie Fréchet, elle a permis de récolter plus de 16 000 € au profit de VML. La soirée avait commencé par une dégustation horizontale de crus classés de Bordeaux du millésime 2006. Elle s'est poursuivie par la vente aux enchères proprement dite.
Outre les dons de particuliers, de nombreux domaines avaient 
contribué en offrant des bouteilles pour la vente :
Maison Drappier (Jéroboam de Millésime 2000)
Bordeaux Vins Sélection (Jéroboam de La Fleur de Bouärd 2005)
Domaine Prieuré de Borde Rouge (6 bouteilles de Corbières 'Ange' 2004)
Domaine des Deux Roches (6 bouteilles de Mâcon 'Grand Va' blanc 2006)
Mas Champart (6 bouteilles de St Chinian 'Causse du Bousquet' rouge 2008)
Domaine Farjon (6 bouteilles de St Joseph rouge 2007)
Domaine des Remizières (3 bouteilles d'Hermitage rouge 2008)
Domaine Bart (3 magnums de Marsannay rouge 2008)
Domaine Jeanniard (1 magnum de Morey St Denis 1er Cru rouge 2008)
Château Bellegrave (1 magnum de Pomerol 2006)
Maison Henriot (1 magnum de Brut Millésimé 1996)
Château de la Gardine (1 magnum de Châteauneuf du pape rouge 2006)
Domaine Chanson (1 magnum de Corton-Renardes 1998)
Plus d'informations sur cette opération
dégusté cette semaine à Bordeaux alors que les vins sont en cours d'élevage et ne seront pas mis en bouteilles avant mi 2012, apparaît comme très grand après un magnifique millésime 2009.
Un petit mot de 2011 pour terminer : les vignes de Merlot ont déjà débourré (feuilles naissantes sur la photo) 15 jours en avance par rapport à l'année dernière. Quant au Cabernet, plus tardif, il attend sagement que les températures montent encore un peu.
