Une arrière-saison qui sauve le millésime
Comme en 2007, l'été a été difficile, dominé par un mois d'août humide. Comme en 2007 aussi, une très belle arrière-saison a permis aux raisins d'achever leur maturation. Finalement, ce qui distingue les deux millésimes, c'est la baisse de rendement en 2008 (facteur de qualité) en raison de la coulure. La coulure est ce phénomène qui se produit au moment de la floraison où de mauvaises conditions climatiques empêchent la fécondation des fleurs et réduisent donc le nombre de futurs fruits.
Un millésime 2008 qui recèle de très bonnes surprises
A partir de mi-septembre, l'installation d'un beau temps durable a permis la lente maturation des raisins. La date des vendanges en 2008 est encore plus importante que d'habitude : il y a ceux qui ont su attendre et ceux qui, par crainte du retour de la pluie, se sont précipités...
Certains n'ont pas hésité à vendanger jusque dans les premiers jours de novembre ! C'est principalement la maturité du Cabernet-Sauvignon qui posait problème.
La rive droite au top, très beaux Pessac, un millésime de vignerons dans le Médoc
Pour ceux qui ont eu la chance d'échapper au gel et à la grêle, qui ont ont bien travaillé leurs vignes et ont été patients, les résultats sont remarquables.A St Emilion, Pomerol et leurs satellites (Lalande, Montagne etc.), de faibles rendements alliés à une belle maturité du Merlot confèrent aux vins une chair, un fruit, une onctuosité dignes des très grands millésimes. A noter une acidité bien présente aussi, gage de longue garde.
Les Pessac ont bénéficié de la pluviométrie la plus faible du Bordelais. Ils présentent un bel équilibre.
Tant en Pessac qu'en St Emilion et Pomerol, l'acheteur de Primeurs a l'embarras du choix. Notre offre reflète nos coups de coeur, croisés avec les notes des dégustateurs de la Revue deu Vin de France et de Parker.
Enfin, il y a le "cas Médoc". Là, la grande hétérogénéité des vins appelle à la prudence. C'est ce que l'on appelle un millésime de vignerons. Margaux est particulièrement décevant avec des vins le plus souvent herbacés et amers. Nous n'avons sélectionné que Cantenac Brown qui, à notre avis, sort du lot.
Mention Bien pour les St Julien, on serait tenté de dire "comme d'habitude" et les St Estèphe où comme par hasard la plupart des châteaux sélectionnés ici sont ceux qui ont vendangé le plus tard.
Des tarifs redevenus abordables au vu de l'indéniable qualité
Globalement, les prix du millésime 2008 sont en baisse sensible par rapport à 2007 alors même que la qualité est supérieure.
La plupart des vins se situent en baisse de 15 à 20% par rapport à 2007 (Bellevue, Clos Fourtet, Gruaud-Larose, Lafaurie-Peyraguey), d'autres sont même au-delà (Grand Puy Lacoste -24% et Cantenac-Brown... -43% !).
Seul Ducru Beaucaillou se paie le luxe d'une augmentation, mais il faut dire que l'attribution de la note 96-98 / 100 par Parker y contribue. Si vous pouvez casser votre tire-lire, faites-le sur ce vin. Nous avons été séduits par la puissance, la complexité, le soyeux de ce vin lors de notre visite au château.